Un reporting RSE riche
Ensuite, la CSRD prône une vision enrichie et élargie du reporting RSE. En effet, chaque ESRS est construit sur 4 aspects structurants : au-delà des cibles et indicateurs, les entreprises doivent publier des informations relatives à la gouvernance, à la gestion des risques et opportunités et à la stratégie globale. On peut par ailleurs souligner que près de ⅔ des datapoints sont en réalité des données “narratives” dont l’objectif est d’expliciter les hypothèses et choix méthodologiques réalisés dans une optique de transparence.
Dans l’exemple de l’ESRS E1 - Changement climatique, la CSRD va ainsi plus loin que la comptabilité carbone : les entreprises ne devront pas seulement déclarer des informations relatives à leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) et à leurs consommations d’énergie, mais aussi expliciter les risques (physiques ou de transition) auxquels elles sont exposées du fait du changement climatique, et le plan de transition qu’elles ont adopté pour réduire leur impact et augmenter leur résilience.
Scopes 1, 2 et 3
On peut par ailleurs souligner que cette norme induit un changement d’échelle vis-à-vis du reporting traditionnel en incluant l’entièreté de la chaîne de valeur dans le périmètre de déclaration.
Par exemple, les entreprises devront déclarer leurs émissions directes de GES (Scopes 1 & 2), mais aussi indirectes en amont et aval de leur chaîne de valeur (Scope 3). Cette particularité entraînera donc les entreprises à demander des informations à leurs fournisseurs, et la CSRD impactera ainsi même les entreprises non soumises à la réglementation.
Implication des équipes DAF
En outre, la CSRD a pour ambition de placer le reporting extra-financier au même niveau d’importance que le reporting financier. En particulier, les effets des risques & opportunités liés à chaque enjeu doivent aussi être évalués d’un point de vue financier, ce qui induira une implication forte des équipes DAF et une vision systémique de l’analyse stratégique.
Stratégies ambitieuses
Plus globalement, ce texte impose un cadre exigeant et structurant pour pousser les entreprises à adopter des stratégies ambitieuses en systématisant la définition d’objectifs sur chaque thème.
Dans l’exemple de l’ESRS E1, les entreprises devront ainsi présenter leur plan de transition pour l’atténuation du changement climatique en précisant leurs objectifs de réduction des émissions de GES et leur compatibilité avec les Accords de Paris, les principaux leviers de décarbonation identifiés et les investissements mis en œuvre pour soutenir ce plan.
Les informations devront couvrir les principales actions mises en place et prévues ainsi que le potentiel de réduction des émissions associé, mais aussi l’implication de la gouvernance via la présence de critères “climat” dans la rémunération de la direction.
Les entreprises devront enfin préciser la prise en compte des émissions verrouillées liées à des investissements déjà réalisés, afin de vérifier que les objectifs fixés sont réalisables. Toutes ces informations permettront donc d’évaluer l’ambition mais aussi la crédibilité des objectifs et du plan de transition annoncés par les entreprises.
En conclusion
Pour conclure, avec ses 1200 datapoints, la CSRD a de quoi faire peur par l’effort de collecte et de déclaration qu’elle représente. Cependant, l’exemple de l’ESRS E1 sur le changement climatique montre qu’elle prône une approche transformatrice en formalisant les attentes en matière de stratégie climat, pour se concentrer sur les moyens de la transition vers un monde bas carbone.
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