
Sophie Bridier
Feb 27, 2025
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Nous avons posé plusieurs questions à la Commission européenne au sujet des futurs textes omnibus. Voici les réponses d’un Porte-parole de l'exécutif européen :
1. Selon des informations récentes, la date de présentation des textes omnibus pourrait être reportée. La présentation de ces textes est-elle toujours prévue pour le 26 février ?
“Le dernier ordre du jour des prochaines réunions de la Commission européenne prévoit effectivement les deux premiers omnibus pour discussion et adoption éventuelle le 26 février 2025. Veuillez noter que cette date est indicative et susceptible d'être modifiée en fonction de nos processus internes”.
2. La Commission proposera-t-elle d'abandonner la double matérialité pour les rapports de durabilité?
“Les travaux sont en cours et la forme exacte de nos propositions n'a pas encore été finalisée. Toutefois, notre objectif politique général comprend :
Au-delà des rapports de durabilité, nous étendrons les efforts de simplification à l'ensemble de la législation européenne. Dans un premier temps, nous simplifierons également le MACF [mécanisme d’ajustement carbone aux frontières]. Nous accélérerons également l'octroi des permis, supprimerons les obstacles bureaucratiques et améliorerons les conditions d'investissement. Les propositions sont encore en cours d'élaboration".
Le Porte-parole ne commente donc pas à ce stade le contenu des propositions à venir.
Rien n'est encore figé !
Les auditeurs demandent des tempéraments
Dans une lettre datée du 13 février, l’European Contact Group (ECG) - qui rassemble les six plus grands réseaux internationaux de services professionnels en Europe (BDO, Deloitte, EY, Grant Thornton, KPMG et PwC) - observe que “la législation actuelle, y compris la directive sur la publication d'informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD), le règlement de l'UE sur la taxonomie (EUTR) et la directive sur le devoir de vigilance en matière de durabilité des entreprises (CS3D), impose une lourde charge aux entreprises et risque de nuire aux actions en faveur d'entreprises compétitives et durables”.
Dès lors, concernant le reporting de durabilité, l’ECG demande :
Concernant la taxonomie, l’ECG appelle de ses voeux une révision fondamentale et une simplification du texte, notamment :
Le gouvernement Espagnol est en faveur de simplifications à la marge la CSRD
Dans une lettre consultée par le media Euractiv, l’Espagne défendrait les exigences européennes actuelles en matière de reporting extra-financier : « La suppression de certaines obligations existantes n’améliorerait pas nécessairement notre compétitivité et risquerait d’envoyer un signal dangereux de recul par rapport à nos valeurs européennes fondamentales ». Le pays défendrait les « principaux éléments » de la réglementation actuelle, notamment le principe de double matérialité. Une plus grande proportionnalité des règles pourrait toutefois être prévue au bénéfice des PME.
L’Espagne ne souhaiterait pas non plus de révision du règlement taxonomie ou de la directive CS3D.
En France, la Plateforme nationale RSE défend aussi la CSRD
En France, dans une prise de position datée du 17 février, la Plateforme nationale RSE - instance de concertation placée auprès du Premier Ministre comprenant les parties prenantes de la responsabilité sociétale des entreprises - “appelle le Gouvernement français à maintenir la dynamique de la Directive CSRD en préservant les dispositions qu’elle contient pour rendre compte des impacts sociaux et écologiques de l’activité économique et rendre plus durables les chaînes de valeur”.
L’omnibus doit être “l’occasion de rechercher les points d’amélioration pour une meilleure appropriation de la CSRD par les entreprises, notamment les plus petites, mais aussi leurs parties prenantes. De ce point de vue, la priorité d’éventuelles modifications doit consister dans l’amélioration de l’opérationnalité, de la lisibilité et de l’adéquation des points de reporting avec les défis réels des entreprises sans faire régresser l’élan transformateur de leur architecture”.
La plateforme concède que des ajustements quant au rythme de l’application de la CSRD aux entreprises des vagues 2 et 3 peuvent être recherchés. “Tout doit être fait pour que ce reporting extra-financier, dont la France a été pionnière, fondé sur la notion novatrice de double matérialité (au sens d’une identification des enjeux de soutenabilité pour chaque entreprise) en concertation avec ses parties prenantes, concourt à une production économique à la fois compétitive et soucieuse de la préservation de la biosphère et de la cohésion sociale”, poursuit la plateforme.